lundi 14 avril 2014

Jour 90 : 6 ans plus tard.

(Le 14 avril 2014)

Il y a 6 ans de cela, jour pour jour, j'étais sur la table d'opération, après tant d'années d'attente. La péridurale ne fonctionne pas malheureusement. Il fallait que je prenne une très grande décision. J'ai demandé de parler à ma mère au téléphone. Je lui demande son avis et elle me dit que c'était à moi de décider et que je n'avais pas à me sentir mal peu importe mon choix. J'ai raccroché en lui disant je t'aime. Dans sa tête de mère, elle pensait retrouver son garçon comme elle l'avait trouvé ce matin. J'ai pris une grande respiration et je dis à mon chirurgien « Faisons-le quant à être ici. » C'est là que ma vie a changé à tout jamais.

Je me suis réveillé incroyablement en forme. J'étais entouré des êtres qui me sont les plus chers, ma famille. C'est la nuit d'après que les douleurs ont commencées et que j'ai été drogué afin de calmer mes maux. Je remercie les personnes qui se sont occupés de moi tout au long de mon séjour. J'ai passé par toutes les gammes d'émotions, mais j'en garde d'excellents souvenirs.

Il y a 6 ans, j'avais les deux jambes dans le plâtre, heureux de voir un nouveau jour se lever. Ma chirurgie aux genoux s'est bien passée. Avec ma physiothérapie, j'ai réappris à marcher. Je faisais du progrès à chaque jour. Je n'avais jamais fait autant d'exercices de ma sainte vie. Même si c'était une épreuve difficile, je ne pouvais espérer mieux. Je croyais que ça allait être plus douloureux que ça. Je croyais aussi ça me prendrait plus de temps. La seule chose qui a été long, c'était d'être en plâtres durant deux mois (et l'été commençait à arriver). Si on me demande quelle est l'une de mes plus grandes fiertés jusqu'à ce jour, je répondrais sans doute mon opération aux genoux.

Maintenant, je peux courir, sauter, marcher et même gambader. Même si j'ai des limites, je ne pensais jamais retrouver ce bonheur et ce sentiment que l'on éprouve en courant. Je peux désormais suivre mes amis sans m'inquiéter sur la distance. Ça signifie déjà amplement pour moi. J'accorde une place spéciale dans mon coeur au chirurgien François Fassier. Le meilleur des meilleurs. Il m'avait déjà opéré quand j'avais 3 ans pour remonter ma hanche droite.




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Je me suis fait réveiller par le téléphone. Comme d'habitude, je n'arrive jamais à temps pour prendre l'appel. C'était l'école de mon petit frère. Je rappelle tout de suite pour savoir ce que l'école voulait. Une dame répond. Je n'étais pas tout à fait réveillé et je commence à lui parler. Elle ne semblait pas saisir un traître mot de ce que je lui disais. Elle finit quand même par comprendre après dix millions d'années. Elle me met en attente. En fait, c'était mon frère qui m'avait appelé pour me dire si je pouvais lui apporter son équipement de piscine, car il avait oublié qu'il avait une sortie à la piscine municipale aujourd'hui. Ma sœur prépare son sac, je m'habille à la hâte et je me dirige aussitôt vers le centre aquatique (comme une fusée). Il faisait beau et chaud dehors. J'ai pris une belle petite marche. Rendu à la piscine, j'explique à la réceptionniste, avec qui j'ai l'habitude de parler, que mon petit frère avait oublié ses choses et qu'il fallait que j'aille les lui donner. Elle non plus ne semblait pas comprendre que je lui racontais. Qu'est-ce qui arrive avec moi ce matin ? Encore une fois, elle finit par me comprendre. Je me dirige dans le vestiaire puis au bassin et je donne le sac à Nico qui me remercie de m'être déplacé (et soulagé que j'aille reçu l'appel). Je retourne donc chez moi, avec le mal dans les cuisses. Elles n'étaient pas encore réveillées et je les ordonnais de marcher. Elles ne rigolaient pas. Heureusement, j'ai regagné mon lit pour me reposer... mais pas longtemps. J'entends cogner à la porte. C'était la meilleure amie de ma sœur. Étant donné que ma sœur n'était pas prête pour cinq cennes. J'ai discuté un peu avec elle tout en prenant mon déjeuner. 

Je retourne dans mon lit en jouant avec l'application Springfield : Les Simpson pour recueillir mes FP, puis je reçois l'appel de mon grand frère. Ensuite, je m'assoupi un moment... mais mon cellulaire sonne et c'était mon amie Kim qui me sortait de mon semi-sommeil. Elle me demandait si je voulais l'aider pour son travail de philo afin revoir ses structures de phrase. Je lui ai dit que je n'étais pas vraiment la personne qualifiée pour parler de philo. Elle m'a dit que ce n'était pas grave et que de tout manière elle était déjà en ville et qu'elle était en route pour me chercher. Je sors donc de mon et me prépare pour partir.

Dans la voiture, nous écoutons la soundtrack de Frozen (que je compte me procurer d'ailleurs). Nous avons mangé du Kraft Dinner pour le dîner tout en écoutant le cinquième film de la Fée Clochette. C'est toujours mignon ces films-là. C'est après que nous nous sommes concentrés sur le travail à faire. Je savais que je n'allais rien comprendre du tout, mais pas à ce point-là. De plus, je crois que Kim elle-même ne semblait pas tout à fait comprendre. Comment vouliez-vous que je l'aide dans cette situations. J'ai fait du mieux que j'ai pu (ce qui veut dire, pas grand chose). Finalement, nous avons plus discuter que d'autre chose. Elle était vraiment angoissée par son travail. C'était une préparation pour son examen oral de philo. Je lui souhaite un gros merde. Je sais trop bien comment elle déteste les exposés oraux pour mourir. J'ai passé une très belle journée avec ma meilleure amie. Nous avons joué à Angry Birds sur Facebook et elle m'a fait un bon souper. Merci beaucoup Kim!

Matthy xx

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