dimanche 14 décembre 2014

Je me casse

« Quand le monde se case, moi je me casse. »

Expression qui signifie : Retourner dans sa solitude alors que ton entourage retrouve leurs amours et leurs histoires.


Ça fait un bout que je voulais vous écrire à ce sujet. Un sujet plutôt délicat. C'est ce que je ressens du moins. Tout d'abord, vivre avec la solitude est une chose, mais être pris dans la solitude en est une autre. Depuis un bout que j'essaie d'apprendre à conjuguer bonheur et solitude ensemble. Hélas, j'ai vraiment de la difficulté.

Je sens que je n'appartiens à aucune histoire. Je fais des apparitions dans celles des autres et c'est tout. Je rêve d'une histoire à moi. Je veux que ce soit vraiment intéressant pour qu'on puisse me lire. Quand j'apparais dans un chapitre, je sais que je vais potentiellement quitter la scène, seul, pendant que les autres continuent leur histoire. Je reste dans le noir et j'attends qu'un chapitre me reprenne. À force de constamment retourner dans la pénombre, ça me fait un pincement au cœur. Évidemment, je ne peux pas toujours rester dans le noir, car je dois exister, Je ne fais que voguer de chapitre en chapitre dans un livre qui ne m'appartient pas. 

Je n'ai pas l'impression de vivre. Je regarde trop souvent la vie des autres. Je les contemple d'un regard discret. J'aimerais qu'un jour, ces mêmes personnes puissent me contempler de la sorte. Je regarde mes amis en couple qui se partagent de l'affection avec tellement de passion que j'ai une envie folle de leur ressembler et de vivre ce qu'ils ressentent. Même si l'amour n'est pas de tout repos, je veux vivre leurs problèmes également. Ça fait partie du jeu.

Et pour tout ceux qui me disent « tu ferais mieux de rester célibataire, l'amour c'est compliqué », j'ai comme un goût de leur dire de se fermer la trappe. J'aimerais qu'en quittant une soirée avec mes amis, je me retrouve avec une personne qui m'attendra et qui me donnera de l'attention, rien qu'à moi, juste à moi. Je m'en fou de ne pas avoir des tonnes de conversation avec elle, juste sa présence me suffira. Quand je quitte une soirée d'amis, je retrouve mon lit... seul. Personne avec qui partager mes rêves de façon intime. Alors que je sais pertinemment que d'autres vivent des choses. Je veux être un personnage principal. Je commence à vieillir et ça me pèse lourd sur la conscience. C'est comme si j'étais tout d'un coup pressé par la vie. Pressé de vivre ce que des personnes ont déjà vécues plusieurs fois. Malheureusement, à trop vouloir espérer une chose, ça ne fait que rajouter de l'amertume à chaque fois que mes envies éclatent en morceaux.

Voilà pourquoi depuis cinq ans, je me répète cette phrase dans ma tête à chaque fois que je quitte mes amis. La solitude me hante. Je m'accroche tout de même à l'espoir, mais je suis épuisé. Je me sens seul. Je veux juste écrire mes propres pages de mon histoire. Je veux simplement être bien.

Matthy xx


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire