lundi 22 décembre 2014

Adieu petite Reine

Comment dire, je reviens d'une place où on ne voudrait pas aller nécessairement. J'ai laissé partir une partie de mon existence. Je l'ai laissé partir pour son bien. On a beau se culpabiliser, mais nous savions que l'inévitable était proche, très proche. Une dernière fois, j'ai observé tes petits yeux verts. J'ai frotté le bout de ton museau comme je le faisais d'habitude... sauf que là, c'était aussi pour une dernière fois. Je t'ai dit à quel point tu étais belle et que tu faisais ça comme une grande. Ta petite langue était sortie et j'ai trouvé ça mignon au boutte. Sauf que là, il fallait que je fasse tes adieux. Tes adieux pour que tu sois mieux. Parce que c'est dans ces temps-là qu'on croit qu'il y a quelque chose après la vie. Tu n'auras pas seulement été une chatte domestique, mais bien un membre de notre famille à part entière. Je n'arrive pas encore à croire que tu sois partie. Je te sens encore autour de moi. C'est dix ans de routine qui est chamboulée. On doit s'adapter à une nouvelle ambiance dans la maison. Tu n'étais qu'une petite chatte, mais tu nous apportais tellement beaucoup. Ta présence suffisait largement.


Cette après-midi, je t'ai donné tes petits morceaux de fromage parce que tu refusais de manger ta nourriture sèche depuis un bout de temps. On te donnait même nos restants de table pour assouvir ta rage de faim. La maladie prenait un peu plus de place dans ton petit corps à chaque jour. Tu as été forte et assez orgueilleuse pour prétendre que tu n'étais pas malade. Tu étais comme nous dans le fond, une vraie petite tête de cochon. On savait par-contre que ça n'allait pas pour le mieux. Tu t'essoufflais de plus en plus après avoir mangé. On sentait la fin arriver, mais on refusait d'y croire. Tu allais bien ce matin, mais c'est ce soir qu'on a senti une petite faiblesse dans ton corps tout frêle. On a appelé les Urgences de la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe pour voir ce que tu avais. Au départ, on croyait que tu avais simplement un petit rhume malgré tes bobos de vieilles. En te mettant dans ta cage, une partie de moi savait que tu n'allais pas revenir et une autre refusait catégoriquement d'y croire.


J'essayais de la rassurer dans la voiture, car elle miaulait à tout va. On a franchi le premier corridor et je lui faisais de petites grimaces. L'infirmière a pris sa cage et peu de temps après, le vétérinaire nous a expliqué la situation. Il nous a dit qu'ils pouvaient faire des tests pour savoir ce qu'elle avait, mais que cela engendrait des coûts énormes (pouvant aller de 1000$ à 2000$). Et ça, c'était seulement pour les diagnostics. Juste en observant Maya et son cœur, il la savait vraiment malade. Que malgré tous les soins qu'on pouvait lui apporter, ce serait pénible pour elle. Ce qui me fait le plus mal, c'est de voir ma sœur en sanglot. Elle s'en veut d'avoir poser ce geste alors que c'était légitime de la laisser partir. Sa douleur est la mienne, c'était son petit bébé d'amour. Je l'ai trouvé courageuse de se montrer à la hauteur d'avoir été là pendant les toutes dernières secondes.

Pendant dix ans, on a passé par toutes les gammes d'émotions avec toi chérie. Tu n'étais pas toujours un cadeau, mais notre amour envers toi était éternel. Tu avais ce petit je-ne-sais-quoi qu'un chat normal n'avait pas. Tu étais incroyablement photogénique. Je n'avais jamais connu un chat aussi belle sur pellicule que toi. Te souviens-tu de la fois où maman voulait te tuer, car tu as abîmé le sofa toute juste une semaine après l'avoir acheté ? Te souviens-tu que tu ne pouvais pas supporter d'être seule dans une pièce et que tu devais absolument être avec l'un de nous pour que tu sentes bien ? Je me souviens de ces moments où je te racontais mes histoires et que je te demandais quelles solutions prendre. Tu ne comprenais rien de ce que je disais, mais ta présence m'était réconfortante. Pendant dix ans, je t'ai vu vieillir. Je redoutais le jour de ta mort par-dessus tout. Je me disais que ça ne se pouvait pas. Hélas, le 23 décembre 2014 à 00h39, tes yeux se sont fermés pour ne plus jamais se réouvrir.

Merci Maya pour tout. Je t'aimerai inconditionnellement. À la vie, à la mort! Je vais te dire un petit secret, de tous les chats que j'ai eu dans ma vie, tu es ma chatte préférée. Je peux te nommer pleins de beaux moments que j'ai passé avec toi, mais j'ai encore la tête trop lourde. Ne m'en veux pas d'essayer de penser à autre chose que ton départ. Je veux juste penser à toi de façon positive. Tu es la plus mignonne des chattes que je connaisse. 


Le choix n'a pas encore été facile. Je suis certain que je vais me questionner encore  dans les prochaines jours à savoir si on a pris la bonne décision. Je sais que oui, mais ta perte si soudaine me bouleverse et tu n'a pas idée comment. J'espère que tu nous regardes et que tu nous en veux pas trop.

Merci encore. Je t'aime xxx

Matthy

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